Après avoir lu le dernier post de cécile, l'auteur de lesbabilsdececile "Dis-moi quel est ton boulot...
... Je te dirai qui tu es !", je réalise que la citation existentialiste "on est ce qu'on fait" pourrait être interprétée dans ce sens.
... Je te dirai qui tu es !", je réalise que la citation existentialiste "on est ce qu'on fait" pourrait être interprétée dans ce sens.
Pourtant, croire qu'on peut cerner définitivement quelqu'un à son emploi est réducteur. J'ai une copine psychologue (Claire, si tu me lis : respect!) et comme le métier de "diplomate" (qui en fait fantasmer plus d'un), c'est à la fois une fonction et le nom d'une qualité! Ça en jette plus que les jobs alimentaires, fonction remplie par des gens plus passionnants que leur rôle social.
L'existentialisme est bien plus global. On est ce qu'on fait dans le sens de nos actions quotidiennes, notre comportement au contact des autres. Tous nos actes ne se résument pas à une activité rémunérée.
L'existentialisme s'oppose à l'essentialisme; la formule qui montre bien leur antinomie c'est :
"l'existence précède l'essence", pour le premier : il faut être au monde pour savoir qui on est (puisque c'est à partir de nos actes que se définit notre essence) alors que pour le second (qui vaut pour les objets) : "l'essence précède l'existence". Par exemple, la chaise comme tout outil, instrument, chose : sa fonction est définie d'avance, avant même qu'elle ne soit créée. Sa définition précède son existence au monde.
L'essentialisme, pour les humains, vaudrait si on croyait au destin : "tout est écrit à l'avance", "nos comportements nous échappent", "nous sommes les jouets de la fatalité".
A contrario de ce fatalisme, l'existentialisme laisse à chacun la responsabilité de devenir celui qu'il est, ce qui ne se découvre qu'a posteriori.
C'est l'analyse concrète du vécu, hors de toute subjectivité (ce qui se révèle quasi impossible à atteindre pour nos entendements imbibés de notre monde intérieur) qui permet de définir l'individu et le sens de son existence.
La responsabilité est une liberté pesante, elle se résume à l'idée que "chacun est seul face à lui-même pour décider du sens qu'il donnera à sa vie", ce sens ne sera pas théorique, il se dessinera à travers la série d'actes qui jalonne nos existences.
Chercher à comprendre un être à travers sa seule fonction sociale, ce serait réduire la nature humaine à un choix conditionné, teinté de déterminisme social (je veux donc dire que le choix de la profession est empreint de déterminisme).
Je suis convaincue que l'homme se crée lui-même à travers ses choix, mais un seul de ses choix ne le résume pas, surtout quand on réalise que ce type de choix tient du compromis entre tous nos possibles et les cas particuliers de l'existence.
Ça me rappelle aussi la réflexion de Match point de Woody Allen : "dans la vie il vaut mieux avoir de la chance que du talent!".
En tenant compte du hasard de la conjoncture, de la chance et du compromis, on comprend bien que le métier n'est pas un choix fait dans la liberté la plus totale. C'est donc dommage que l'exposé de nos fonctions débute par "je suis...", quand il devrait se cantonner à un "je fais, entre autres choses,...".
La photo ci-dessus aurait dû m'inspirer un sujet dans la thématique : "les imprimés de l'été", mais disons qu'elle parle d'elle-même, je n'ai pas pris le risque de la paraphraser!
Et vous, vous diriez aussi qu'on "est ce qu'on fait", que la profession est un moyen erroné de définir un individu et qu'il vaut mieux avoir de la chance que du talent?
Edit : Il faut croire que mon post manque de limpidité parce que certains commentateurs lui ont fait dire le contraire de ce qu'il disait (ils croient que l'existentialisme nie toute forme de détermininisme, ce qui n'est absolument pas le cas), j'espère ajouter plus de clarté en vous proposant une interprétation de ce post par un lecteur-commentateur, Nicolas auteur du blog heresies , qui a compris mon propos, dans le sens où je l'énonçais:
"Je pense que nous serons donc d'accord pour concilier liberté de l'homme et facteurs innés ; l'un n'empêchant pas l'autre. Bien qu'ayant une très forte influence sur l'individu, l'éducation, la famille, le milieu social ne l'enferment pas, ne lui ôtent pas sa personnalité. Réduire l'individu à son appartenance à un groupe est le fondement des idéologies totalitaires (critères sociaux ou raciaux). Nier l'unicité absolue de chacun d'entre nous (malgré certains traits communs liés à la famille, la nationalité, la religion, etc) c'est nier l'individu et sa dignité. Un aspect de l'existentialisme qui me plaît (d'autres aspects me gênent), c'est la place éminente qu'il donne à l'individu, à sa responsabilité (parfois même écrasante) corollaire de sa liberté.Quant à ta remarque sur la diversité des références, elle souligne la liberté et la distance indispensable à adopter vis-à-vis de tout penseur (fût-il éminent). Et le risque de s'enfermer dans un "système" hermétique et peu propice à une réflexion vraiment libre."
Ce commentaire surpasse tous ceux que j'ai eu jusqu'alors : je fais ce blog pour qu'il s'y déroule ce genre de dialogues!
Si le post n'est pas une réussite en lui-même, à en voir l'incompréhension qu'il génère, il trouve sa justification dans la réflexion pertinente qu'il a provoqué.
27 commentaires:
Bon, moi je suis pas philosophe. Mais ta position sur l'existentialisme me semble être celle de Sartre. Il est vrai que nous construisons, par notre volonté, nos actes, notre liberté, cette œuvre qu'est notre vie.
Mais n'avons-nous pas une essence ? Pas l'essence du Nicolas ou de la Grenadine, mais l'essence de l'être humain ? Est-ce du fatalisme ou du déterminisme de considérer qu'une partie de ce que nous sommes nous dépasse ? Et que ma liberté ne me permet pas de choisir d'être homme ou animal ?
tout à fait d'accord avec l'histoire de la chance, ou plutôt, il faut être au bon moment là où il faut, sans pour autant être partout, pas facile hein...
Zut !!! J'ai laissé un comm l'autre fois sur ma tendance à l'existentialsime en fringues et il est parti!!!
Bon, là c'est passé, il faut que je vérifie à chaque fois.
Moi, je pense que l'on doit se battre et que si la chance existe, il faut aussi savoir la forcer. Parfois, on est si lâche devant la vie qu'on ne veut même pas voir ses chances. c'est un peu mon cas, même si j'essaie de lutter. Mais bien sûr, il doit y avoir des gens marqué par la déveine, et incapable par leur être de saisir ou créer les opportunités. Je parle pour moi, et je dis qu'il faut foncer, même si ça implique des sacrifices.
Nous sommes nos outils, alors utilisons nous bien.
Salut Grenadine,
j'ai découvert ton blog avec délectation! excellente mixture que la philo et la mode!
ton post "les montagnes russes et la guérison fulgurante" m'a particulièrement plue. Non, je suis pas sur le point de remercier cet agresseur bien particulier mais de grâce à toi, j'ai réalisé que l'onde de choc des mois derniers m'avait fait... mûrir et avancer. C'est déjà ça.
Quant à la chance, il faut avoir le talent de la voir et de la saisir. C'est la principale difficulté et celle qui détermine notre devenir!
La chance sans le talent, on en a la preuve tous les jours. De là à dire que ça fait envie...
Je dirais simplement que le talent est de savoir être où il faut au bon moment ! Sinon, pour le métier difficile ... tellement de boulot auraient pu me correspondre et pourtant j'imagine mal ce qui aurait pu plus me convenir que véto ...
Pour ma part, je suis de plus en plus consciente que ce que je fais (mon job) diffère totalement de ce que je suis. J'en veux pour preuve que je me me suis contruit un personnage autour de mon travail, de ma "fonction" dans la société, un personnage finalement bien loin de qui je suis. Mais c'est le jeu: on peut être doué(e) pour quelque chose sans que ce soit une activité qui nous ressemble.
Si l'habit ne fait pas le moine, il nous faut pourtant nous adapter à l'image qu'il faut renvoyer pour exercer une activité donnée, et surtout se faire respecter dans ce domaine. Et le pire, c'est que ça semble incroyable quand les gens découvrent notre vraie nature. Combien de fois ai-je entendu "c'est surprenant que tu sois si éloignée de l'univers dans lequel tu évolues"... Et oui: je ne suis pas ce que je fais!
Ca y est je reviens à la charge, persiste et signe. Je reviens t'embeter avec ma sociologie. L'inconvénient des blogs, c'est que tu ne peux pas te débarasser d'enmerdeurs comme moi.
Je persiste à te recommander "Haute couture et haute culture", in "Questions de sciologie" de P. Bourdieu. Aie, le nom qui fache.
Le derbier billet ignore magistralement, on peut le dire, tous les résultats acquis de la sociologie depuis qu'elle existe.
Je me contenterai de dire que "chance" et "talent" sont des mots très chargés en idéologie, pas neutres du tout. Quand tu emploi ces mots, tu prends une posture qui rends la discussion très difficile, voir impossible. tu sous-entend qu'il existe une espèce de talent inné, par exemple.
Tu sous-estimes très largemment la puissance des déterminismes sociaux. Oui il ya une reproduction sociales, oui on peut prédire avec ue grande précision quelles sont tes chance d'accéder à tel position sociale, étant donné celle de tes parents. C'est un fait scientifque établi.
"Dis-moi quel est ta profession et je te dirai qui tu es". Ce qu'on peut dire, ce qu'est en connaissant ta profession, on peut prédire avec plus ou moins de précision quels est ton style de vie, tes gouts, tes dispositions culturelles etc... . Je m'arrete là.
A+
JD
nicolas : c'est tout à fait la référence que j'avais! Oui, le fait d'être humain est un déterminisme, et on subit une série de contraintes ou d'influences extérieures qui conditionnent une partie de ce que nous sommes. On n'a pas tout choisi...
Diane : Je suis tout à fait d'accord.
fanette : comment ça il est parti? Il était où?
fanette (encore) : j'aime l'idée qu'on puisse provoquer la chance.
jeuyl : Bienvenue! contente d'entendre que ce post t'a été utile. Pour la chance, je pense que la notion de volonté entre certaines fois en ligne de compte, comme tu le dis.
frieda : c'est vrai que le talent impose plus le respect mais j'aimais l'ironie de la citation qui est symbolique de l'ironie de la vie.
mimnor : cette définition me plaît.
C'est une chance en soi de faire ce qu'on aime.
sasha : tu es différente de ton "toi" au travail, mais ça n'exclut pas l'idée que ton existence prend son sens dans tes actes et que, pris globalement, ils te représentent.
J.D. : Bourdieu est loin de me fâcher, je crois que tu confonds les interlocuteurs et que tu fonces facilement dans le mur du malentendu.
Ton point de vue sociologique est loin de me déranger, tes condamnations plus.
L'idée que tu te fais de la sociologie en l'opposant à la philosophie te rend un brin réactionnaire.
Qu'est-ce qui a bien pu te faire penser que l'existentialisme niait les acquis de la sociologie?
Quant à la citation de Woody Allen, il faut la prendre dans toute son ironie, ce n'est pas un constat social chiffré.
Si tu relisais le post, tu verrais que le déterminisme est largement évoqué.
Par contre, ton affirmation "C'est un fait scientifique établi" est en complète contradiction avec la définition-même des sciences humaines.
La fin de ton commentaire montre que tu arrives finalement à adopter une position qui ne s'inscrive pas dans le conflit.
Tu gagnerais à diversifier tes lectures, à être pluridisciplinaire parce que s'enfermer dans une idéologie c'est très sclérosant pour la pensée.
Je pense que nous serons donc d'accord pour concilier liberté de l'homme et facteurs innés ; l'un n'empêchant pas l'autre. Bien qu'ayant une très forte influence sur l'individu, l'éducation, la famille, le milieu social ne l'enferment pas, ne lui ôtent pas sa personnalité. Réduire l'individu à son appartenance à un groupe est le fondement des idéologies totalitaires (critères sociaux ou raciaux). Nier l'unicité absolue de chacun d'entre nous (malgré certains traits communs liés à la famille, la nationalité, la religion, etc) c'est nier l'individu et sa dignité.
Un aspect de l'existentialisme qui me plaît (d'autres aspects me gênent), c'est la place éminente qu'il donne à l'individu, à sa responsabilité (parfois même écrasante) corollaire de sa liberté.
Quant à ta remarque sur la diversité des références, elle souligne la liberté et la distance indispensable à adopter vis-à-vis de tout penseur (fût-il éminent). Et le risque de s'enfermer dans un "système" hermétique et peu propice à une réflexion vraiment libre.
nicolas : merci d'avoir tout compris. Il faut croire que mon post manquait de clarté pour que certains lui fassent dire le contraire de ce qu'il dit.
J'ai failli garder le dernier troll mais comme ça ressemble à du flab-style, je ne le laisserai pas commenter de façon anonyme.
je me permets de mettre ton commentaire en edit, s'il pouvait éviter les nouveaux malentendus...
Je ne pense pas que l'on est défini par son job ou son métier, enfin j'espère pas. Dans une vie on peut faire plein d'emplois différents qui nous plaisent plus ou moins.
chuuu
Je ne recherche pas le conflit. Je recherche plutot une espèce de dialectique ludique. Un peu comme dans les matchs d'impro. Mais sur le plan intellectuel. Et puis il faut accepter la critique, qui cela dit en passant porte toujours sur les idées, pas sur les personnes, sauf si on m'attaque personellement. Mais je ne trouve pas ça ici, j'ai l'impression qu'on ne peut que te caresser dans le sens du poil. Sinon ca pose un problème. Mais c'est ennuyeux ça, il faut s'amuser un peu.
Qd je dis "Bourdieu, le nom qui fache", ce n'est pas par rapport à toi. En général Bourdieu fache. Et il fache beaucoup chez les philosophes, artistes, poètes,... sans parler des médias, des mélomanes,....
"L'idée que tu te fais de la sociologie en l'opposant à la philosophie te rend un brin réactionnaire."
Pourquoi réactionnaire? Tu sais les philosophes aiment refaire le monde, tous les mondes, sauf le monde des philosophes. C'est peut-être ce qui distingue beaucoup les deux champs, et je pense, ce qui fait que la sociologie est un cran au-dessus. C'est pas une idée réac ça, au contraire c'est très moderne. Vraiment très moderne. Il suffit de regarder lequel des deux champs domine l'autre, dans l'histoire et encore aujd (la philo domine la socio bien sur).
"Par contre, ton affirmation "C'est un fait scientifique établi" est en complète contradiction avec la définition-même des sciences humaines. "
Parce que les sciences humaines ne peuvent pas établir de faits scientifiques? Tu as une drole de conception des sciences humaines! Il y a des faits sociaux objectifs.
"Tu gagnerais à diversifier tes lectures, à être pluridisciplinaire parce que s'enfermer dans une idéologie c'est très sclérosant pour la pensée."
Je ne sais pas très bien quoi répondre. Bien que j'en parle bcp, je ne suis pas sociologue. Je ne sais pas qui doit diversifier ses lectures, toi ou moi?
JD
Le débat fait rage on dirait...je ne m'immiscerai pas trop, à part pour dire que je suis d'accord avec Frieda, surtout dans nos contrées...
sche(rie): j'espère que tu n'as pas cru que je disais le contraire de ce que tu viens dire : c'était bien là mon propos...
JD : la preuve que j'apprécie comme toi la dialectique qui s'opère c'est que je garde tes commentaires et ceux de flab quand il signe (ne crois pas que je sois en position de victime : je ne subis pas tout ça, je participe).
Tu tires un peu vite la conclusion sur mes goûts question échanges intellectuels. Quand une posistion est bien argumentée elle retient toute mon attention, qu'elle fasse écho à mon propos ou non.
Je n'accepte pas ta critique parce qu'elle est infondée : tu crois dire le contraire de ce que je dis quand tu ne fais qu'extrémiser le propos que je tenais déjà en toile de fond : il semble que les propos sur le déterminisme te soient passés au-dessus puisque tu sous-entends que je nie toute forme de déterminisme. Je te répète que tu te trompes sur mon compte : je ne tente pas de placer la philosophie au-dessus de la sociologie (au contraire de ton jugement compétiteur) parce que j'envisage les deux disciplines comme deux méthodes, deux filtres, qui peuvent se compléter pour cerner l'humain.
Tu as des préjugés sur la philosophie : comment peux-tu parler d'un "monde des philosophes", alors que les philosophes sont souvent en désaccord sur l'interprétation à faire de la réalité. l'objet d'étude de la philo est le même que celui de la socio : le monde réel, comprends que c'est le moyen d'approche qui diffère.
La socio s'intéresse aux phénomènes sociaux et étudie l'homme dans ses rôles sociaux, elle utilise une méthode scientifique mais ne considère pas ses résultats comme tels.
Je ne rentre pas dans ta tentative de hiérarchisation de ces deux disciplines : j'ai du respect pour toute recherche, tant qu'elle n'est pas dogmatique.
Mes études de philosophie ont déclenché chez moi un intérêt pour la sociologie, tu t'es convaincu que je luttais contre cette dernière quand je suis dans la démarche de réconcilier ces deux approches. J'ai fait un double cursus universitaire, plutôt hétéroclite : philosophie et arts du spectacle et mes centres d'intérêt variés m'ont permis de ne pas m'enfermer dans un moule à penser.
Les sciences humaines n'affirment jamais atteindre l'exactitude du fait scientifique; on dit "les" sciences humaines pour les différencier de "la" science. les sciences humaines modérent l'affirmation de leur résultat parce que les comportements humains sont soumis à la contigence, alors qu'un fait scientifique établi est valable à chaque fois; les lois physiques ne sont pas soumises à la contingence : elles sont toujours vraies!
Exemple : si je lâche mo stylo, il ne peut pas faire autre chose que tomber. Tandis qu'un fils d'ouvrier/médecin ne sera pas nécessairement ouvrier/médecin.
Les affirmations des sciences humaines ne revendiquent pas leur exactitude au contraire de la science (car l'objet d'étude est l'humain et est fluctuant).
eugénie : la citation de Woody Allen est un peu cynique, d'où le débat, mais je pense que personne ne contestera le fait que le talent soit plus glorieux que la simple chance.
"Les affirmations des sciences humaines ne revendiquent pas leur exactitude au contraire de la science (car l'objet d'étude est l'humain et est fluctuant)."
La sociolgie est une science et établit des régularités probabilstes. On peut dire que la reproduction sociale est un fait scientifiquement établi. Ca ne veut pas dire que le fils d'ouvrier sera ouvrier mais que c'est fort probable. Ce n'est qu'un constat. On voudrait que ce soit autrement. Mais c'est ce qu'on trouve dans les chiffres.
Dire que la chance joue un grand role dans la vie revient à nier cela. Si la chance jouait un grand role, on n'observerait pas ces régularités. Le mythe de la chance est généralement entretenu par des gens qui sont dans une position qui leur permette d'entretenir ce mythe. Ca a l'air tautologique, mais ca ne l'est pas.
Quant à ce qu'on appelle talent dans le sens commun, il s'agit en réalité d'un adéqution exceptionnelle entre un habitus et un champ.
Alors quand tu oppose chance VS talent, tu contribue a dissumler la réalité sociale. Tu contribue à dissimuler les déterminismes sociaux. Per le fait même d'utiliser ces mots, qui sont le produit de rapports de force sociaux.
Pour finir, on peut parler d'un champ de la philosophie. Bien sur au sein de ce champs, il y a bcp de sous-champs, qui sont eux-mêmes divisés en sous-champs. Mais je ne pense pas qu'il soit concetuellement faux de parle du champs philosophique, comme un espace social, régit par ses loi, de manière plus ou moins autonome.
See ya,
JD
Talent = habitus ? Il y a quelque chose relevant de l'inné dans le talent.
Chance = improbable
J'ai tendance à me méfier d'une présentation quasi-idolâtrique de LA science. La voir comme un absolu définitif, c'est oublier qu'elle évolue avec le temps. Car s'il demeure des affirmations qui ne sont pas contestées, elles peuvent parfois recevoir des découvertes qui les complètent. Et modifient donc les conclusions que l'on pouvait tirer des précédentes. Car c'est le propre d'une science que d'avancer.
Le pire danger, c'est d'oublier que derrière une découverte scientifique, il y avait (la plupart du temps) une recherche. recherche qui n'était pas guidée par le hasard, mais par une intuition. Donc, par quelque chose d'humain. Qui cherchait à vérifier une théorie sur un aspect de la réalité.
La science n'est pas neutre. Ou, plutôt, son utilisation. Si elle peut servir de manière éminente dans un processus de réflexion, il est aisé, et sans trafiquer les résultats, de les présenter d'une manière viciée (l'exemple du verre à moitié plein ou à moitié vide). C'est ce que se sont toujours appliqués à faire les nazis et les communistes pour convaincre. Nul autre régime n'a tant mis en avant les arguments scientifiques.
"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme."
Il ne me semble pas que JD dise le contraire...
Je crois que c'est Condorcet qui le premier apporta des fondements mathématiques à la sociologie et ses travaux furent jugés révolutionnaires à l'époque.
Le parallèle avec le totalitarisme me semble un peu facile et complètement tiré par les cheveux dans ce contexte.
Sur ce bon WE j'ai un dîner qui m'attend ;)
Science n'est pas scientisme. Je n'évoquais pas la première mais le second.
Et la dignité de l'Homme ne se prouve pas scientifiquement.
Bravo pour ce billet que je découvre tardivement. Ton blog est un des rares où je lis les commentaires car j'aime bien découvrir les différentes réactions. Ensuite, comme je suis fatiguée de mon long week end, je dirai seulement : Comme le talent n'est pas souvent reconnu, je choisirais avoir de la chance ;) Après on peut toujours se débrouiller !
JD : il va falloir que tu acceptes le cynisme de cette citation qui n'est en rien la conclusion d'une étude sociologique. De plus, le talent, s'il est inné, est également une chance, ce qui devrait te réconcilier avec cette opposition qui n'en est pas tout à fait une.
nicolas : tu exerces ton droit de réponse face à Jd et j'avoue que ton point de vue me parle plus.
Menthe à l'eau : un pseudo spécial pour ce blog?
On cite plutôt Durkheim comme fondateur de la sociologie(même si le terme vient d' Auguste comte) parce qu'il est le premier à avoir utilisé la méthode scientifique dans les sciences humaines.
nicolas : tu arrives à te défendre tout seul, je vois.
cécile : merci. C'est vrai que ce post a particulièrement boosté les commentaires.
@Grenadine:
"il va falloir que tu acceptes le cynisme de cette citation qui n'est en rien la conclusion d'une étude sociologique. De plus, le talent, s'il est inné, est également une chance, ce qui devrait te réconcilier avec cette opposition qui n'en est pas tout à fait une."
Je crois que je ne comprends pas grand chose à ta réoponse.
"nicolas : tu exerces ton droit de réponse face à Jd et j'avoue que ton point de vue me parle plus."
Ca ne m'étonne pas. Les lieux commun nous parlent toujours plus que les énoncé qui essayent de s'en débarasser. Sans rancune Nicolas.
A quand un billet sur haute couture et haute culture? Please, un petit post sur ce texte. I am begging, on my knees.
JD
JD : il me semblait bien aussi que ma façon de m'exprimer demeurait une source de malentendus pour toi.
Je disais que tu dissertais seul sur l'opposition talent/chance quand on peut aussi les considérer du même ordre : celui du hasard.
Le talent en étant inné n'est pas mérité, il est donc une chance, non?
Un post sur Bourdieu, pourquoi pas.
"Les lieux commun nous parlent toujours plus que les énoncé qui essayent de s'en débarasser."
(1 phrase : 2 fautes, pardon : 3)
ATTENTION A L'ORTHOGRAPHE, QUAND ON DONNE DES LEçONS AUX GENS, BORDEL !
nicolas : c'était ton message personnel pour JD qui oublie de se relire.
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